Hong Kong est une ville monde, El dorado du shopping, première place financière asiatique, elle propose un savant mélange entre orient et occident.
Xavier Sota
Il est 17 heures, un parfum d’Earl Grey flotte dans le hall du Peninsula. Un hôtel de luxe aux dimensions démesurées crée en 1928 pour être la référence de l’hôtellerie « à l’est de Suez ». L’ancienne colonie britannique, rétrocédée à la Chine en 1997, cultive sa singularité. Et ne saurait s’affranchir de certaines traditions : 17 heures c’est « tea time ». On fait sagement la queue collé serré pour trouver une place dans cette étape « so british » et incontournable d’un séjour à Hong Kong. Derrière les fenêtres, de l’autre côté de la baie, l’horizon hérissé des gratte ciels signés des plus grands architectes de la planète. Sur le parking du Peninsula, une flotte de 30 Rolls Royce, attend les clients les plus fortunés de l’établissement.
Buildings et frénésie
Le port parfumé c’est la traduction littérale de Hong Kong. La province offre un bouquet de parfums, de saveurs, de cultures. La mégalopole (7 millions d’habitants) est une place unique en Asie. Première place financière du continent, ville cosmopolite, protéiforme, où les décors dignes de Blade Runner cohabitent avec la Chine traditionnelle. Un contraste saisissant. On le ressent dès que l’on quitte la fraîcheur climatisée des buildings, pour plonger dans la chaleur et la frénésie des rues bondées. Malgré, une mainmise de Beijing toujours plus accrue, Hong Kong continue de cultiver sa singularité et tire le meilleur parti des cultures européennes et asiatiques.
Les vitrines des grandes enseignes et les étals des marchés en plein air illustrent bien ces influences. Slogan martelé par les autorités: « Asia’s World City. » Une ville monde.
Une fusion des cultures qui se retrouve dans l’architecture : passé, présent et avenir se mêlent. Bâtiments avant-gardiste, temples anciens, marchés traditionnels et patrimoine colonial. Des ruelles, des couleurs, des odeurs, des visages composent le tableau d’une Asie en pleine ébullition. La fusion des cultures se retrouve aussi à table : 11 000 restaurants dont 62 établissements étoilés qui côtoient une cuisine de rue aux saveurs et au savoir faire surprenants.
Il ne faudrait pas réduire Hong Kong à une ville entêtante, asphyxiante. Des parcs se déploient partout en ville. Mais c’est surtout un territoire très vert : 70 % de la superficie est constituée de montagnes, forêts. Un chapelet de petites îles est à découvrir. Le tout accessible en moins d’une heure de transports à partir du centre ville. Petits villages de pêcheurs, havres de tranquillité, préservés de la circulation automobile. Hong Kong recèle également de très belles plages. Les plus sauvages étant situées sur les îles. Hong Kong est lieu étourdissant, vertigineux, qui aiguise la curiosité et laisse en suspens bien des questions : comment le luxe absolu peut-il cohabiter avec des immeubles décrépits dignes du tiers-monde ? Vers où se dirigent ces 7 millions d’habitants dans une ville qui vit 24 heures sur 24? Vers quelles destinations se dirigent les jonques et ferrys qui croisent en permanence dans la baie? Autant de mystères à percer. Le parfum de la découverte.