Entre villes jeunes et actives et paysages majestueux, la Norvège séduit tout type de globe-trotters en quête de surprises par ses paysages vertigineux : les fjords
Sophie Serhani
La Norvège ou le pays des contradictions. D’un côté, Oslo, Tromso, Bergen ou ces villes qui bouillonnent culturellement tout en inspirant calme, paix et tranquillité. Dans le pas de Berlin ou Copenhague, là où chaque coin de rue étonne par la façon dont les habitants, ou les artistes, ont su s’emparer de l’espace urbain. Des terrasses de cafés bondées par de frais trentenaires élevés au grand air, on en retrouve à Stavanger. C’est ici, dans la quatrième ville de Norvège, que la plupart des aventuriers en quête du sésame, le must de la quiétude aux antipodes de la société grouillante du XXIe siècle, atterrissent. Les fjords : dire qu’ils figurent au Patrimoine mondial de l’Unesco signifie peu comparé à l’expérience que chacun peut avoir face à l’un des paysages considérés comme faisant partie des plus spectaculaires de la planète.
A couper le souffle
À quelques kilomètres de Stavanger, la rencontre avec les fjords commence par un trajet d’une demi-heure en ferry pour rejoindre la ville de Tau. Une demi-heure de voiture supplémentaire suffit alors pour gagner Preikestohytta. La randonnée, extrêmement bien balisée et accessible à tous, est l’une des plus prisées des familles norvégiennes, qui ont pour habitude de cheminer ensemble, notamment le dimanche, avant de « bruncher ». Trois heures de marche aller-retour sont nécessaires pour monter au sommet de Preikestolen. Une chaire (vaste plateau) vient surplomber, à 650 mètres, le fjord Lyse et offre à voir un spectacle à couper le souffle, au bord du vide. Malgré les 6000 visiteurs journaliers, aucune barrière ne vient nuire à la beauté du site. Une rareté de la nature restée dans son jus. Les plus férus de grands espaces pourront passer une nuit à mi-chemin de l’ascension et s’arrêter dans le Mountain camp (1). Une expérience hors du commun qui permettra de dormir dans des grottes, blotti dans un hamac.
A flanc de falaise
L’un des autres incontournables mènera jusqu’à la ville de Skeggedal. Ville est d’ailleurs un bien grand mot dès lors que l’on s’enfonce dans la région des fjords norvégiens, tant les habitations, construites sur le modèle de petites cabanes colorées, se comptent sur le doigt de la main au fil de la route nationale Ryfylke, l’une des plus emblématiques de Norvège. Il convient de s’accrocher, et de ne pas zapper les échauffements avant de s’attaquer à Trolltunga (littéralement, la langue des trolls). On ne parle plus, ici, de randonnée familiale, mais bien d’une marche pour les plus aguerris. La distance, d’abord, de 22 kilomètres aller-retour, pour atteindre les sommets qui peuvent culminer jusqu’à plus de 1 500 mètres, peut en refroidir certains. La randonnée commence de façon abrupte, alterne entre boue, grandes prairies, et neige. Mieux vaut être bien équipé.
Mais le point culminant à l’arrivée fait oublier le fjord de la veille. C’est certainement l’un des plus impressionnants à flanc de falaise. Le paysage propose des étendues de lacs, du vert et du froid. Le sommet enneigé ne permet de rester immobile que quelques minutes. Le panorama efface néanmoins rapidement la difficulté l’effort. Une expérience incomparable.
Renseignement sur : english.preikestolenfjellstue.no/mountain-camp/