Le mont Olympe et la ville de Dion, deux lieux entre mythe et Histoire. A découvrir au nord de la péninsule grecque
Thibault Seurin
Par temps dégagé, en plissant bien les yeux, elle se découvre depuis la rive de Thessalonique. Olympe, la montagne sacrée. Celle des douze Dieux grecs, dont sa figure suprême : Zeus. Un lieu tellement associé à la mythologie qu’on en oublierait presque qu’il est accessible aux simples mortels… Il faudra pour cela se rendre à une heure de voiture, dans la petite ville de Litochoro, au pied du Mont « Olympos » (en grec moderne, à prononcer “Olybos”). D’ici, le voyageur pourra tenter d’apercevoir le sommet, hissé à 2917 mètres. Selon la légende, le pic Mytikas serait perpétuellement dans les nuages, pour satisfaire l’intimité des Dieux.
Pour tous marcheurs
Classé Parc national en 1938, l’accès à la montagne se fait par la route. Plusieurs chemins de randonnées sont balisés. Comptez 8 heures d’ascension jusqu’au sommet. A cette altitude, il vous faudra vous munir d’un guide et d’équipement, neige oblige. Pour les moins aguerris, le Mont Olympe offre une vingtaine de sentiers, longs de 3 à 14 kilomètres. Prionia est au départ de plusieurs d’entre eux, dont une descente dans la vallée. Un chemin qui serpente entre les pins et la rivière Enipeas, avec à la clé de nombreuses cascades, aux eaux parfois turquoises.
Sur le chemin point de temple à Zeus, mais un monastère orthodoxe et, après deux heures de marche, une drôle de construction blanche lovée au fond d’une grotte. Il s’agit d’un temple dédié à Dionysos, un saint orthodoxe du XVIe siècle. A l’intérieur, des idoles de la vierge et son fils Jésus veillent sur une source d’eau qui semble surgir de la roche.
Un complexe antique
Pour remonter encore le temps, il faudra descendre du Mont Olympe pour se rendre à une dizaine de kilomètres de Litochoro, jusqu’à la ville antique de Dion. Un nom issu de Dias, autre patronyme grec de Zeus. Ses premières fondations sont datées du Ve siècle avant J-C, elle sera abandonnée au IVe siècle de notre ère, frappée par les séismes et les inondations. On y observe encore aujourd’hui les nombreux vestiges de ce véritable complexe antique : théâtres, bains, demeures et leurs mosaïques… Les édifices dédiés aux Dieux sont situés en dehors des murailles. Parmi eux, le temple à Isis et sa rivière artificielle représentant le Nil. Une divinité égyptienne chez les Grecs ? Isis était portée en haute estime par le roi des Macédoniens, un certain Alexandre Le Grand.