En 2014, les visiteurs ont noté le musée d’Art romain de Mérida comme le deuxième au plan national. Sous les arches de brique rouge dessinées par l’architecte Rafael Moneo sont abrités, dans une remarquable muséographie, statues et bustes, dont « Auguste voilé » et « Chronos », mais aussi des dalles funéraires, de la céramique, du verre, des pièces de monnaie, des peintures et mosaïques. Un échantillon de ce que chacun peut découvrir, à ciel ouvert, dans l’ancienne métropole romaine. Mérida conserve l’ensemble archéologique monumental le plus riche d’Espagne, inscrit au Patrimoine de l’humanité par l’Unesco. Le théâtre, construit en 16 et 15 av. J.-C., accueille chaque année en juillet et août le Festival international de théâtre classique.

Nul ne saurait découvrir l’Estrémadure sans goûter le jambon ibérique, réputé comme le meilleur au monde. Et nul ne saurait parcourir ses routes sans longer les paysages de la « dehesa », soit l’habitat naturel du porc ibérique, où, sur 4 à 6 millions d’hectares boisés de chênes verts et de chênes-lièges, ils s’engraissent paisiblement de glands. On peut déguster le fameux mets à Monasterio, où se tient tous les ans, durant la première quinzaine de septembre, la Journée du jambon. À noter, à proximité, dans la ville templière de Jerez de los Caballeros, dans la « dehesa » du Sud, la possibilité de goûter les meilleurs jambons de gland (bellota), qui pendent du plafond des restaurants et des bars.

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Situé dans la partie orientale de l’Estrémadure, le monastère royal de Notre-Dame de Guadalupe n’était rien de moins que le « paradis sur terre » pour la reine Isabelle la Catholique. La souveraine aimait tellement le site que le premier or qui fut rapporté d’Amérique par les conquistadores eut Guadalupe pour destination. Le monastère, classé au Patrimoine de l’humanité par l’Unesco, est de style gothique mudéjar, hérité des influences, techniques et matériaux musulmans. La chapelle Saint-Jérôme abrite une « Apothéose de saint Jérôme », une œuvre majeure de Francisco de Zurbarán, grand peintre du Siècle d’or espagnol.

Javier Lancharro, chef trentenaire et mineur avant de se faire cuisinier, a ouvert il y a deux ans, dans sa ville natale, la bodega Honky Tonk. Nommé d’après un morceau des Rolling Stones, le lieu chaleureux, où trône une évocatrice ardoise du cochon dans toutes ses découpes, est vite devenu le temple de la cuisine du porc ibérique en sa capitale, Monesterio. La tendreté de la viande, la réativité agile du chef font de cette blanche maison une adresse à la fois authentique et tendance, une gageure.

Calle Templarios, Monesterio, (province de Badajoz).

Dans cette ancienne maison de maître du XVIIIe siècle, aujourd’hui hôtel El Mirado de Llerena, la carte doit à la qualité du terroir du sud de l’Estrémadure, où sont élevés bœufs et agneaux. Mais elle ne s’interdit pas des inventions, dont le gaspacho de cerises, élaboré à partir de purée de cerises, avec huile d’olive, sel, vinaigre de vin, et d’un peu de crème. Une potage qui évoque les cerisiers en fleur de la vallée du Jerte, de la province de Cáceres, où chaque printemps se couvre d’un manteau blanc.

Calle Aurora, Llerena, (province de Badajoz).

Cette maison d’hôte est le type d’adresse secrète que l’on donne à ses amis. Car malgré le poids de l’histoire – la demeure fut celle de Francisco de Orellana, découvreur du fleuve Amazone – et un décor imposant, le voyageur est mis à l’aise chaleureusement par le maître des lieux. La piscine, au cœur du patio méditerranéen et de murs de pierre offre le repos idéal entre deux découvertes de Trujillo.

Calle Paloma, Trujillo (province de Cáceres). 120 euros.

Ville la plus peuplée d’Estrémadure (95 000 habitants), Cáceres présente une magie particulière à la tombée de la nuit, quand les monuments de la cité millénaire s’illuminent. La plaza Mayor, centre de la cité ancienne, grande comme un boulevard, mais aussi San Juan, les rues Moret et Pizarro, ou encore les remparts sont autant de cadres pour se rafraîchir en terrasse avec une bière ou un verre de vin de l’appellation d’origine contrôlée Ribera del Guadiana. Dans la vieille ville, le voyageur déguste une cuisine aussi bien de comptoir que d’avant-garde. Cáceres a ainsi été reconnue capitale espagnole de la gastronomie en 2015.