-
-
Réservez votre vol !
La grande métropole mérite le détour pour son animation et les incroyables sites alentour, où l’on peut facilement se rendre
Par Bruno Béziat
Osaka ne vient pas naturellement à l’esprit du touriste qui rêve de Japon. Elle n’est pas aussi prisée que l’historique Kyoto, pas aussi fascinante que la tentaculaire Tokyo. Elle ne manque pourtant pas d’attraits, cette vaste métropole, de petites merveilles à découvrir et d’atouts pour avoir envie de s’y attarder. Moderne puisque détruite durant la Seconde Guerre mondiale, profondément japonaise mais paradoxalement la plus occidentale des villes de l’archipel, elle séduit d’abord par son dynamisme.
Osaka est une cité d’affaires, de plaisirs et de commerce. Il est impossible de s’ennuyer dans la capitale économique de cette vaste région appelée le Kansai. On peut d’abord évoquer le quartier d’Umeda, situé au nord. Les hôtels, les immeubles d’affaires à l’architecture majestueuse et les centres commerciaux aux galeries interminables s’y succèdent, forment des grappes autour de plus petits immeubles où s’entassent bars et restaurants. Hommes d’affaires et jeunes gens s’y retrouvent le soir, boivent inconsidérément, dégustent sushis, ramens et fruits de mer sur de longs comptoirs et des tables en bois. Des portiers en costume cintré attendent les businessmen en goguette devant des clubs sélects. Parfois, ces derniers sortent de grosses berlines accompagnés de jeunes femmes minces en fourrure montées sur des escarpins.
Umeda a son pendant au sud : Namba. Ce quartier exubérant est traversé de canaux, et son épicentre, Dotonbori, est à la fois un canal et une rue. Incontestablement le plus animé de la ville, il fait penser à Piccadilly aussi bien qu’à Times Square, puisque l’on y retrouve d’immenses écrans géants illuminés, et à Camden Town, pour la variété de ses commerces, mais à la mode japonaise. Il est coloré, bruyant, odorant. On est loin de la symétrique Tokyo, qui semble tellement bien rangée. À Osaka, Namba est plus ébouriffant, moins aseptisé. On peut y goûter un peu partout l’une des spécialités de la ville, le takoyaki, ces fameuses boulettes au poulpe et au fromage qui se gobent avec bonheur.
Namba, c’est aussi cette très longue galerie de plus de 2 kilomètres, couverte et consacrée au commerce, la rue Dotonbori. On y trouve absolument de tout : sacs, chaussures, vêtements, nourriture, objets hétéroclites à tous les prix, salles de jeux dans lesquelles les Japonais s’installent des heures durant dans un bruit insoutenable. Mais aussi ces fameuses boutiques où l’on s’amuse à acheter les panoplies des personnages de mangas. Le rythme de Dotonbori est effréné du matin au soir. Tout autour de la galerie s’agglutinent restaurants et bars en tout genre, très souvent de qualité en dépit de la foule.
Détruite pendant la guerre, Osaka n’offre que très peu de traces du Japon ancestral, même si elle abrite le premier temple bouddhique construit dans le pays. À l’est, on trouve aussi le célèbre château, avec ses impressionnants remparts et ses douves, dans lesquelles on peut se promener en bateau. Plus à l’ouest, une étrange ville japonaise typique d’autrefois a été reconstruite à l’identique au huitième étage d’une tour, sur laquelle la nuit tombe artificiellement toutes les trente minutes. Mais, non loin de ce site surprenant, on peut plus agréablement se promener dans quelques véritables et charmantes ruelles qui ont été épargnées par les bombardements. Dans l’une des petites boutiques typiques et populaires de ces rues, on vous initiera avec un grand sourire à la dégustation du thé vert, dont le rituel est très précis.
Osaka est aussi un port très actif qui donne sur une vaste baie. Il est assez facile de s’y rendre depuis le centre. C’est là que l’on trouve l’un des plus grands aquariums du monde, célèbre en particulier pour ses requins-baleines, et une autre zone commerciale. Mais le point fort d’Osaka est sans conteste sa position centrale et son réseau de transports très dense, qui permet de
quitter facilement la ville pour rejoindre en moins d’une heure des sites remarquables. Il y a évidemment l’incontournable Kyoto. On peut également citer Minoh, une petite montagne verdoyante prisée par les familles pour les sorties du week-end. Le chemin sur lequel on se promène entre les érables est un ravissement. On y croise un temple au détour d’une courbe, et plus loin un café. La marche se poursuit jusqu’à une belle cascade où l’on peut avoir la chance d’apercevoir l’un des nombreux singes qui vivent dans cette forêt. Il est très aisé également de se rendre jusqu’au site de Koyasan ou dans la ville de Kobe, toute proche, d’où vient ce fameux bœuf si tendre et hors de prix. On trouve aussi facilement cette viande sur le marché central d’Osaka, à Namba, au milieu des innombrables poissons et poulpes de toutes les tailles.
Le touriste qui choisit Osaka comme base peut également profiter, à une heure au sud, de la baie de Wakaura, réputée pour ses belles plages. Sur place, l’idéal est de louer un vélo (entre 7 et 8 euros la journée) et de se promener d’un petit port de pêcheurs à une plage en passant par un temple. Tout près, on peut enfin se délecter des sources d’eau chaude de Wakayama, très riches en
minéraux, pour une dizaine d’euros. Telle est la chance du visiteur à Osaka : il est au cœur d’une métropole, mais si proche des merveilles de la nature ciselée du Japon.
L’envie de partir peut vous saisir à tout moment, hiver comme été, sur un coup de tête. Au départ de Bordeaux, c’est un large éventail de destinations qui s’offrent à vous. Le temps d’un week-end d’une petite semaine.