On a dû y tourner des centaines de films publicitaires. La plus grande des onze iles de République dominicaine (110 km2) est un peu ce que les iles Gili sont à l’Indonésie. Bercée par la mer des Caraïbes, l’ile de la province d’Altagracia, accessible uniquement par catamarans (et le voyage est un exemple parfait de l’ambiance dominicaine : on y fait la fête pendant toute la traversée), a deux visages : ses plages paradisiaques et son cœur, réserve naturelle protégée.
Depuis 1974, Saona appartient au parc naturel de l’Est et le gouvernement dominicain s’applique désormais à mettre l’accent sur se site (un quart de l’ile est protégé). Des sentiers de marche sont en cours de repérage, avec l’aide de la Fédération française de randonnée, qui aide la République dominicaine à y implanter des GR.
Aller au-delà de l’image carte postale est une réalité. On veut ancrer chaque kilomètre carré de la « Dominicaine » dans l’histoire, pour ne pas être qu’une destination à la mode. Ainsi apprend-on que Saona doit son nom à la commune de Savone, en Italie, où Christophe Colomb a vécu.
Un seul village se trouve sur l’île, Mano Juan, où 300 habitants résident, contre 700 il y a encore 10 ans. Les plages sont bordées de cocotiers importés par bateaux de Madagascar au début du 16e siècle : l’on en a répertoriés entre 6 et 7 millions ! Pas d’excuse pour refuser, sur place, de goûter à l’huile de coco ou de se faire masser avec la pulpe du fruit.
Le cocotier n’est cependant pas l’arbre national de la République dominicaine. Cet honneur a été fait à l’acajou. Il aurait pu être accordé à l’amandier qu’on trouve beaucoup en longeant la côté Sud : cet arbre a sauvé la République dominicaine de l’invasion anglaise en 1655. Une nuit, les Anglais ont pris peur du bruit des pattes de crabes sur les feuilles d’amandier sur la côte et ont rebroussé chemin pour envahir, finalement, la Jamaïque. Des « monuments au crabe » trônent un peu partout sur l’île…