par Xavier Sota
La première ville de Chine, incarne à la fois la modernité et la tradition, avec des rues qui racontent l’histoire de cette mégalopole qui a connu bien des influences
La ligne de gratte-ciels de Pudong est l’image de Shanghaï qui traverse les frontières. Une ville futuriste, quintessence de la modernité. Or , il y a vingt ans, ce point de vue depuis le Bund et ses façades du XIXe siècle (lire par ailleurs) n’existaient pas. Pour ériger ce quartier de buildings aux faux airs de Manhattan, il aura fallu une petite décennie. Depuis 1990, 7 000 tours ont poussé sur les rives de la rivière Huangpu. L’histoire dit que cette frénésie de construction aura plongé le reste de la Chine dans une pénurie… de grues. Shanghaï ‒ littéralement « sur les eaux » ‒ est un port et de ce fait a toujours été une ville de commerce, une plaque tournante de marchandises et depuis la fin de la glaciation liée à l’époque communiste, elle a reconquis ses galons de place financière incontournable de l’Asie. Elle offre deux visages : celui de la modernité échevelée mais aussi une ville d’histoire. Car la ville a fait l’objet de bien des convoitises. Dans la première partie du XIXe siècle, au terme des guerres de l’opium, les forces britanniques ont temporairement tenu la ville. Américains et Français suivront précédant Russes et Japonais. Pas un des tourments du siècle dernier n’a épargné cette ville qui, malgré cela, tient aujourd’hui son rang de « perle de l’Asie ».
L’enclave française, érigée en 1849, reste une étape incontournable dans un séjour à Shanghaï. On y déambule à l’abri des platanes tandis que des parties de dominos endiablés se déroulent à la terrasse de certains cafés. La vieille ville de Shanghaï est également à découvrir en toute hâte. En effet, les autorités chinoises mènent une campagne de rénovation pour le moins énergique. Les vieux quartiers sont souvent rasés pour laisser place soit à des buildings, soit à des copies conformes mais en version aseptisée. Ne pas hésiter à se perdre dans les ruelles pour découvrir un quotidien loin des cartes postales mais absolument authentique. En l’espace de quelques centaines de mètres on bascule d’un univers à l’autre. Fascinant comme l’est la contemplation de la ligne de gratte-ciels depuis les roof tops (terrasses haut perchées) où l’on savoure des cocktails dans une ambiance très internationale qui plonge le visiteur dans un passé à la frontière du réel et de l’imaginaire, dans une ville trépidante qui recèle bien des mystères. Il faudrait une vie pour découvrir Shanghaï, mais faute de temps, quelques jours permettent de tomber sous le charme. Ce d’autant que la ville est ultra sécurisée et que les transports sont d’une efficacité redoutable. Néanmoins, ne pas hésiter à se promener avec ses destinations et adresses rédigées en chinois, cela vous fera économiser un temps précieux. Et chaque minute se révèle en effet précieuse dans cette mégalopole où tout est à découvrir.