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La « ville sur la colline », Bergame, est aussi le berceau de la comédie et du théâtre italiens. Parmi les figures de la commedia dell’arte, un art fondé sur l’improvisation et le geste, Arlequin détient la palme du plus coloré.
Il est l’enfant du pays avec le second « zanni » (valet) de la galerie dell’arte : Brighella. Arlequin est la représentation caricaturale de la ville qui l’a vu naître au XVIe siècle aux côtés de Pantalone, du Doctore, de Colombine, de Pulcinella et du Capitan. Il est, pour être plus précis, l’archétype du Bergamasque, dont l’extraction se situerait dans la ville basse. Réputés pour leur sottise, les habitants de « città bassa » ajouteraient à leur pedigree les qualités de polisson, d’irrévérencieux et de farceur.
L’habit et le masque qui composent le costume d’Arlequin expriment cette moquerie, adressée par la commedia dell’arte aux ridicules et aux particularités locales. Le costume, aujourd’hui haut en couleurs et dessiné de façon géométrique, serait à l’origine un vêtement miteux et troué que plusieurs morceaux de tissu dépareillés viendraient rapiécer. Arlequin, originaire du bourg médiéval d’Oneta, dans le secteur de San Giovanni Bianco, est très probablement un paysan émigré en ville en quête d’un travail. Si l’accent traînard qu’il emprunte au patois de Bergame accentue le
trait comique du personnage, ses « lazzi » (des gestes ou des plaisanteries stéréotypées, NDLR) dressent le portrait des serveurs de la vallée Brembana, dont Arlequin est natif : opportunistes et peu fiables, ils cherchent en permanence des expédients pour arrondir leurs appointements.
S’il fallait la preuve que cette réputation s’appuie sur une réalité objective, la Maison d’Arlequin reste la destination adéquate pour le prouver.
Niché dans l’ancien bourg médiéval d’Oneta, accessible par des chemins muletiers, la maison de la noble famille Grataroli héberge la mémoire et l’image d’un serviteur qui inspira très probablement le personnage le plus coloré de la commedia dell’arte. Les murs de cette bâtisse du XVe siècle abritent une fresque, présentant un homme très poilu et vêtu de peaux en
train de brandir un bâton, ainsi qu’un texte explicite indiquant que « qui n’est pas apprécié, ne rentre pas dans ma maison, si un désœuvré vient, je vais le battre avec mon bâton ».
(1) La Maison d’Arlequin, Via Oneta, San Giovanni Bianco.
Visite sur réservation. +39 034 543 262.
www.arlecchino.biz/oneta.htm
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